Le cheval face à la chaleur
- Comment s'adapte-t-il ?
Comme tous les mammifères, le cheval est un animal homéotherme, c'est à dire qu'il conserve une température corporelle constante indépendamment de l'environnement qui l'entoure. Entre 5°C et 25°C, cela ne lui demande pas d'effort particulier (d'après Catherine Kaeffer, docteur ingénieur en agronomie et nutritionniste équin, pour Techniques d'élevage). Au-delà, il doit s'adapter.Pour cela, il doit évacuer la chaleur vers l'extérieur de son organisme. Deux mécanismes entrent alors en jeu :
- La transpiration, qui amène la chaleur à la surface de la peau sous forme d'eau qui va alors s'évaporer, favorisant le refroidissement du cheval.
- La vasodilatation périphérique : les vaisseaux sanguins au contact de la peau voient leur diamètre augmenter. La surface d'échange entre le sang et le milieu extérieur étant ainsi plus importante, l'évacuation de la chaleur est alors favorisée.
- Quels sont les risques d'une forte chaleur pour le cheval ?
Lorsque ces mécanismes ne sont pas assez efficaces, le cheval
risque coup de chaleur et déshydratation.
Le cheval ne parvient pas à réguler sa température qui, au lieu de
38,5°C, peut monter jusqu’à 41°C. Il est alors en hyperthermie, qui peut engendrer des dysfonctionnements des
organes internes. En effet, pour tenter d’évacuer le trop plein de chaleur, le
cheval dilate au maximum les vaisseaux sanguins périphériques. Le sang
s’accumule alors à la surface de la peau, aux dépends des organes internes qui
ne seront par conséquent plus assez alimentés en oxygène, et ils ne
fonctionneront plus correctement, ce qui peut aboutir à la mort de l’animal.
Les premiers signes du coup de chaleur (d’après le site de l’IFCE)
- augmentation de la fréquence respiratoire
- augmentation de la température rectale (entre 37,5 et 38,5°C en
temps normal, si elle atteint 40°C, le cheval est en danger)
- attitude anormale (le cheval semble fatigué, a l’œil fixe, la
tête basse et est réticent à avancer)
- muqueuses des gencives sèches et collantes
- augmentation du temps de remplissage capillaire (lorsqu’en
appuyant sur la gencive, elle met plus d’une seconde à reprendre une couleur
rosée)
- mais aussi potentiellement : douleurs musculaires, signes
de coliques, diminution des bruits digestifs.
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Par ailleurs, une transpiration excessive (visant à conserver une température interne constante) peut amener une déshydratation importante et un déséquilibre en électrolytes, surtout si le cheval ne boit pas suffisamment. En effet, selon l’humidité de l’air, le cheval peut transpirer entre 15 et 30 litres d’eau en seulement une heure. La transpiration contenant beaucoup de sel (quatre fois plus que la sueur humaine), elle entraîne donc une perte importante en eau et minéraux.
Comment aider mon cheval face aux fortes chaleurs ?
Pour aider le cheval à s’adapter aux températures élevées,
faciliter le fonctionnement de son organisme et ainsi limiter les risques de
déshydratation et de coup de chaleur, on doit adopter certains gestes en plein
été.
- Hydratation du cheval afin de compenser les pertes d’eau dues à la
transpiration
- On veille à ce que le cheval dispose toujours d’eau fraîche à
volonté.
- En cas de transport, de randonnée, de compétition, on laisse le
cheval boire régulièrement.
- Compensation du déficit en sels minéraux causé par une forte
transpiration
- On laisse une pierre à sel à disposition du cheval.
- On le supplémente en électrolytes en cas de fortes
transpirations.
- Adaptation du travail
- On n’effectue pas de travail intensif (ni de transport) lors des
heures les plus chaudes de la journée. On privilégie de travailler tôt le matin
ou tard le soir, lorsque les températures sont plus basses.
- En cas de changement de climat (pour une compétition à l’étranger
par exemple), on laisse au cheval une période d’adaptation aux températures
élevées de deux à trois semaines avant d’effectuer un exercice plus intense.
- Au quotidien
- On offre un abri ombragé et ventilé lorsque le cheval est au
pré. Celui-ci doit être suffisamment grand pour permettre à tous les chevaux du
troupeau d’y entrer, sans que les plus soumis ne craignent d’approcher les plus
dominants (compter environ 9m² par animal). Cet abri peut être construit ou
naturel (un coin de forêt par exemple).
- Si le cheval est au box, on veille à ce que l’aération soit
suffisante. On peut également générer un léger courant d’air dans l’écurie.
- On ne laisse JAMAIS un cheval attaché en plein soleil !
- On peut tondre les chevaux qui ont un poil long et épais pour
favoriser les échanges entre l’air et la peau et les aider à mieux réguler leur
température.
- On douche les chevaux ayant transpiré.
- On peut leur proposer quelques fois dans la semaine un repas
plus rafraîchissant, à base de mashes, d’herbe, de carottes et de pommes
(notamment lorsque le cheval est au box, nourri au foin et granulés).
Quelques gestes à faire si, malgré tout, votre cheval entre en hyperthermie :
Si malgré toutes ces précautions, votre cheval souffre d’un coup de
chaleur :
- Arrêtez le travail immédiatement
- Amenez-le à l’ombre, dans un endroit aéré, frais.
- Rafraîchissez-le en le douchant, l’arrosant avec une bouteille
ou en utilisant un linge humide selon les moyens à votre disposition. On arrose
en priorité avec de l’eau froide (mais pas trop) la tête, l’encolure, la
poitrine et les membres, et on insiste sur la nuque ou se trouve les centres
nerveux responsables de la régulation de la température interne.
- Donnez-lui à boire une eau non glacée.
- Vérifiez à l’aide d’un thermomètre que sa température baisse
régulièrement et rapidement.
- Si ce n’est pas le cas, appelez le vétérinaire en urgence afin
de faire perfuser le cheval.
Il faut agir vite pour éviter de trop atteindre les fonctions
vitales du cheval et le décès du cheval. Plus ses fonctions vitales seront
touchées, plus la récupération du cheval sera longue.
Vous voilà informés pour passer un bel été à côté de vos fidèles compagnons à sabots, profitez-en bien !
Merci pour les conseils !
RépondreSupprimerJe t'en prie ;)
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