Quelques éclaircies laissent penser que nous échapperons à la pluie toute la séance, et malgré une petite averse, nous restons à peu près secs.
Mon moniteur me laisse le choix entre Indra, Iroise et Népal. Les deux premières étant déjà montées, j'opte pour le dernier, afin d'avoir le temps de m'occuper de lui avant ma séance, mais également de me remettre en selle avec lui sur du plat après ma chute d'il y a trois semaines.
Je vais le chercher au box et l'amène à l'attache à l'extérieur pour constater l'ampleur du travail qui m'attend : Népal est, comme à son habitude, très boueux et mon étrille américaine se révèle être ma meilleure alliée.
Une fois la selle et le filet en place (j'ai réussi, ô miracle, à le lui mettre en une fois, il n'a pas levé la tête très haut au moment où je passais les rênes par dessus les oreilles, ce qui est assez rare pour être souligné !), nous rejoignons la grande carrière. Je lui monte sur le dos avec quelques petites difficultés (il bouge un peu, mais finit par rester calme) et nous nous mettons au pas.
Après quelques tours à chaque main, nous passons au trot, mais un des chevaux monté par un camarade a trop de jus. Une jeune cavalière de très bon niveau tente de le canaliser un peu, mais celui-ci a de l'énergie à revendre et notre compagnon de reprise part préparer une monture plus sûre. En l'attendant, nous poursuivons tranquillement notre détente au trot. Quand celui-ci revient, nous nous mettons au galop. Lors du départ à main droite, j'ai besoin de donner un léger coup de cravache sur l'épaule pour que Népal parte. Ensuite, le simple placement de mes jambes et des claquements de langues suffisent à lui faire comprendre ce que j'attends de lui. Mon cheval est dans un bon rythme, il ne coupe pas trop la piste et parvient à garder le galop même lorsque je le place sur un cercle.
Nous travaillons ensuite les transitions entre deux barres au sol séparées d'une vingtaine de mètres. Dans un premier temps, nous devons passer du trot au pas avant de reprendre le trot entre ces barres, et ce à chaque main. Ensuite, nous devons aller jusqu'à l'arrêt avant de repartir. J'essaie de me préparer au mieux à demander le changement d'allure, mais Népal est un cheval très dur en bouche et j'ai donc un peu de mal. En revanche, il répond très bien quand je lui demande de repasser à l'allure supérieure. Finalement, nous travaillons les transitions galop-trot-galop puis galop-trot-pas. Là encore les transitions descendantes sont compliquées. Sur l'avant-dernier passage (galop-trot-pas), je parviens à lui demander le trot juste avant la deuxième barre. Après celle-ci, je le laisse revenir au centre de la carrière et c'est donc tout naturellement qu'il repasse au pas. Mon moniteur me conseille donc de le garder sur la piste jusqu'à ce que j'obtienne le pas pour que l'exercice soit concluant, ce que je m'efforce de faire sur mon dernier passage. Une grosse caresse de récompense, car Népal a du mal avec les transitions et il a relativement bien répondu à mes attentes. Nous faisons marcher nos montures avant de les ramener à l'écurie.
Après un bon pansage, je conduis Népal à son box où sa ration l'attend, il l'a bien méritée.
Bilan : Une séance tranquille mais agréable et qui donne confiance.
On sent que Népal a beaucoup travaillé depuis ma première séance avec lui et qu'il a fait d'énormes progrès. J'ai en plus la chance, je pense, de le monter dans de très bons jours : lui qui est réputé pour avoir besoin de beaucoup de jambes répond à chaque fois bien à mes demandes, je n'ai pas de grosses difficultés à obtenir le galop et surtout à ce qu'il le garde. Le fait de le monter à chaque fois (ou presque) dans la grande carrière doit certainement beaucoup lui faciliter la tâche. Ce cheval est en plus un gros nounours adorable, et je suis sûre que je pourrais progresser en saut avec lui, si j'arrivais à gagner en confiance pour le laisser aller sur les barres dans une bonne allure, sans chercher à le ralentir. J'ai en plus l'impression qu'il aime bien ça !
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