Le programme annoncé lorsque j'arrive au club est mise en selle-saut. Mon moniteur commence à me lister les chevaux disponibles, puis se restreint à me proposer des juments calmes: Kolline et Sultane. Je n'ai monté Sultane qu'une seule fois il y a bien longtemps, je préfère par conséquent ne pas tenter l'expérience du saut avec elle tout de suite, il me faudra la prendre sur du plat avant. Je choisis donc "ma" petite Kolline, la ponette qui m'aide à reprendre confiance face à l'obstacle.
J'attends qu'elle ait terminé sa séance précédente puis la récupère, la laisse se reposer et boire un peu avant de rejoindre la grande carrière, qui pour cette séance sera divisée en deux, l'une des parties ayant été un peu trop arrosée.
Je me mets en selle et nous attaquons la détente traditionnelle. J'ai comme toujours une jument très à l'écoute, qui répond à chaque demande sans difficulté, que ce soit au pas, au trot ou au galop.
Ensuite, nous détendons sur l'obstacle, d'abord au trot à chaque main sur une croix, puis au galop sur une croix, puis un vertical de 60-70 cm environ, tous deux franchis à main droite et à main gauche. Je suis un peu tendue au départ, la mise en selle saut n'étant pas ma discipline favorite, mais voyant que la détente se passe bien, je retrouve un peu de confiance. En effet, Kolline garde une allure tout à fait acceptable pour que je ne me crispe pas, je respire, en ne me focalisant pas sur la barre et nous passons sans difficulté chaque obstacle.
Après avoir fait marcher nos chevaux jusqu'à un coin d'ombre et une flaque pour leur permettre de souffler un peu, nous pouvons attaquer le "noyau dur" de la séance : la mise en selle saut. Nous changeons de main à chaque passage.
Tout d'abord, nous devons mettre une main dans le dos, puis sur la tête. Je contrôle ma trajectoire pour me trouver face à la barre avant de rassembler les rênes dans une main et de sauter. J'essaie également d'accompagner au mieux et tout se passe bien. Puis nous passons l'obstacle les mains sur les cuisses, j'anticipe un tout petit peu le saut.
Ensuite nous devons fermer les yeux, et visiblement, nous sautons beaucoup mieux comme ça ! Il faut dire qu'en fermant les yeux, on perd tout repère spatial, on est alors obligé de se concentrer sur les mouvements de son cheval et on ressent mieux le moment où il aborde l'obstacle et où on doit donc accompagner le saut.
On combine un peu tout ce qu'on vient de faire en franchissant le vertical les yeux fermés et les mains sur les cuisses.
On enchaîne avec un passage avec un seul étrier. Encore une fois, je prépare ma trajectoire normalement, puis je quitte un étrier à l'approche de l'obstacle. Je remarque qu'il est un peu plus difficile de s'équilibrer sur un seul pied mais tout se passe bien.
Enfin, on retire les deux étriers. Je ne suis pas une grande adepte du galop sans étriers, je les quitte donc à deux ou trois foulées de la barre, ne rencontre aucune difficulté pour le franchir, mais j'ai un peu plus de mal lors de la transition galop- trot...
Nous faisons à nouveau marcher les chevaux pour leur permettre d'aller un peu à l'ombre (ce que nous avons fait aussi une ou deux fois au cours de la mise en selle) car ils souffrent de la chaleur autant que nous si ce n'est plus.
Puis notre moniteur nous annonce que nous allons nous faire plaisir. Je redoute un peu son petit côté sadique et me demande ce qui nous attend, avant de comprendre que nous allons faire une petite puissance.
Je passe la première barre à 70 cm environ sans difficulté, puisque j'ai déjà sauté cette hauteur pendant la séance.
La seconde est à 80 cm, je commence à la trouver un peu haute, mais je n'ai pas d'appréhension particulière car j'ai confiance en la jument que je monte, je sais qu'elle n'a jamais essayé de me virer et que tous mes cours de saut avec elle se sont bien passés et m'ont aidée à passer quelques caps. Nous la franchissons sans problème, même si je sens que je m'envole un peu plus que d'habitude.
Enfin, mon moniteur fait monter l'obstacle à 90 cm et m'indique que je ne suis pas obligée de la passer si je ne le sens pas. Il est vrai que je trouve cette barre assez élevée, mais je décide de me mettre un coup de pied aux fesses et d'y aller, d'autant que Kolline est habituée à passer ce genre de hauteur. De manière assez étonnante, je ne suis pas crispée, je n'ai pas de grosse appréhension au moment de me lancer. Mon coach me conseille tout au long du "parcours" sur la conduite que je dois tenir, ce qui me permet d'être focalisée sur ce que je dois faire et non sur la barre. Nous faisons finalement tomber celle-ci, on ne peut donc pas dire que j'ai sauté 90 cm, mais j'ai tenté, et j'en suis ravie.
Nous allons alors faire marcher sur une centaine de mètres nos chevaux pour les faire souffler avant de les reconduire à l'écurie pour le grain et un bon pansage.
Bilan :
Je suis vraiment ravie de ma séance. Je n'ai toujours pas une technique parfaite en matière de saut, mais je n'ai eu réellement peur à aucun moment. Mieux, j'ai franchi la barre des 80 cm, chose que je n'avais, je crois, jamais faite, et j'ai tenté de passer 90 cm. Je ne peux que remercier Kolline qui me met un peu plus en confiance à chaque fois. En effet, je n'aurai sans doute pas essayer de passer ce cap avec n'importe quel autre cheval. Il va cependant falloir que je gagne en confiance et que je dépasse ma peur du saut avec d'autres chevaux pour pouvoir progresser d'avantage. Je réfléchis d'ailleurs déjà au prochain équidé que je pourrai monter en saut : je pense à Lutin qu'on m'a conseillé (mais je n'ai jamais travaillé avec lui avant alors je ne veux pas commencer par du saut) ou à Iroise qui est calme mais avec des allures particulières, il est difficile de repérer le moment où elle saute pour pouvoir bien accompagner... Bref, affaire à suivre !
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